Bérechit

Nul ne saurait être insensible au récit de la Genèse, raconté avec tant de simplicité et de merveilleux
Mais comprendre intuitivement, avec son âme et ses sens, ne peut satisfaire l’autre dimension de l’être humain qu’est son cerveau, la pensée exigeante, ce besoin lancinant de savoir, d’analyser, d’expliquer.
Plus que pour tout autre sujet, il est donc indispensable de conjuguer science et prescience, tout en sachant que l’on ne pourra jamais connaître le pourquoi et le comment des origines.
Approchons-nous donc avec précaution, modestie et piété, de cette première paracha et découvrons l’œuvre divine dans toute sa majesté. Essayons de la percevoir dans sa totalité et dans ses moindres subtilités, à travers ses évidences et ses interrogations.
Le premier chapitre et les trois versets qui suivent forment un tout d’une cohérence inattaquable. Au commencement, l’Esprit de Dieu plane au-dessus du vide, du rien absolu. Puis la Parole fuse de l’Esprit et fait sortir de ce néant toutes les composantes de l’univers, de façon progressive et ordonnée, sur une période de six jours; à chaque jour suffit sa peine, semble nous dire le texte. Et voilà que Dieu qui par définition se situe en dehors du temps, grave le temps dans sa parole; car le temps sera déterminant dans la vie de chaque être, de sa naissance à sa mort. Ainsi naît la lumière, non pas la lumière du soleil, (celle-ci ne sera créée qu’au quatrième jour) mais la lumière en tant que source primordiale, nourricière de toute existence? La forme la plus subtile de la matière, la première étape que franchit la spiritualité pour devenir matière, dans un phénomène insaisissable de transformation dont le secret n’appartient qu’à Dieu et qui a fait dire à nos sages que cette lumière a été mise en réserve pour les justes à l’arrivée du Messie. Suivent les autres Paroles qui font apparaître tous les éléments de la création, dont chacun est l’objet d’une sollicitude particulière, pour arriver à la création de l’homme, au sixième jour, à son image…
(suite dans le livre : «Perouch Katan»)