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Vayetse

Sur les conseils de sa mère, qui sait que Esaü s’est juré la mort de son frère, Jacob quitte Béér Chéba’, emportant avec lui les bénédictions paternelles. Bien que lui revenant de droit et grâce à son mérite, il n’en reste pas moins que ces bénédictions furent obtenues d’une manière quelque peu malhonnête. Laban lui donnera Léa à la place de Rachel, le trompant comme il avait trompé son père.
Cependant, à sa sortie de Béér Chéba’, il reçoit, dans la révélation de l’échelle, une sorte de confirmation de la bénédiction paternelle: «Le Dieu d’Abraham et le Dieu d’Itsh’aq» lui promet la terre de Canaan, à lui et à sa descendance. Dans son rêve, l’échelle qui atteint le ciel signifie avant tout que la terre d’Israël est directement liée au ciel. C’est de là que monte vers le ciel la prière des hommes. Quand Jacob s’éveille, il se dit effrayé de s’être couché à cet endroit, «qui ne peut être que la maison de Dieu, la porte du ciel» et le nomme Bethél. Deux autres symboles s’attachent aussi à l’échelle. Le ciel et la terre communiquent; le spirituel est lié au matériel, l’âme, au corps; sur terre, l’un ne va pas sans l’autre; c’est le propre de la condition humaine; Jacob doit le savoir afin de surmonter les épreuves de la vie. Le deuxième symbole est l’idée de progression, de l’enfance à l’adulte, de l’ignorance au savoir, de l’insignifiant au sublime; la vie de l’homme doit être tendue dans un effort permanent pour s’élever au-dessus de sa condition et sublimer la matière dans laquelle il vit, progressant, échelon après échelon, vers l’infini divin.
Sur le point de rentrer dans H’aran, Jacob s’arrête près d’un puits (symbole de pureté et de spiritualité) et, comme son père en son temps avait fait connaissance de Rivqa, il rencontre là, Rachel, qu’il aimera dès le premier regard. Son émotion est à son comble: «Il embrasse Rachel, élève la voix et pleure!» (29.11); ses forces décuplées, il soulève seul, la lourde pierre qui obture le puits. Puis Jacob travaille chez Laban durant 20 ans: 7 ans pour Rachel, au terme desquels il épouse Léa; 7 ans supplémentaires pour épouser enfin Rachel; et 6 ans pour nourrir sa famille. Car Jacob engendre avec ses deux épouses légitimes et leurs deux servantes, les douze garçons à l’origine des douze tribus, et une fille, Dina. Seforno fait remarquer que les servantes furent affranchies par leurs maîtresses afin que tous les enfants de Jacob soient égaux dans la constitution du peuple d’Israël.
… Suite dans le livre : «Perouch Katan»

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