H’aye Sara
La plupart de nos commentateurs établissent un lien entre la mort de Sara et le sacrifice d’Itsh’aq. Ils laissent peut-être entendre qu’il s’est produit une sorte de transfert, de compensation; la mort devait frapper; il lui fallait sa proie; puisqu’elle n’a pu prendre Itsh’aq, elle prend Sara! On peut le dire de façon différente: Sara est morte pour que vive Itsh’aq; elle s’est donc sacrifiée pour lui. Et nous concevons bien qu’une mère apprenant le danger mortel qui menace son fils, puisse succomber au choc. Mais en nous tenant au sens simple et littéral du texte biblique, notre principale référence, qui n’établit, lui, aucun rapport de cause à effet entre le décès de Sara et celui d’Itsh’aq, nous pouvons aussi dire que la sainte et juste Sara est morte de mort naturelle, et que son heure avait sonné après une vie honorablement remplie, et nous en tenir à l’interprétation donnée par le midrach: Pourquoi la Tora écrit: «les années de vie de Sara»? Pour nous apprendre qu’elle n’est pas morte avant son heure.
Quoi qu’il en soit, les circonstances de son inhumation, et surtout l’acquisition du champ de ‘Ephron, rapportées avec force détails dans notre paracha, nous intéressent à plus d’un titre. Y. Quil, dans Da’at miqra, nous rappelle qu’Abraham avait déjà établi sa tutelle sur le sud du pays de Canaan, «entre Qadéch et Chour» (20.2), ainsi que sur la région de Béér Chéba’. A présent il acquiert, en bonne et due forme, le territoire de H’ebron. Avec ces diverses acquisitions commencent à se réaliser les promesses que Dieu a faites à Abraham de léguer la terre de Canaan à ses descendants, Israël.
Y. Quil explique aussi que les longues tractations entre ‘Ephron et Abraham sont dues à une loi coutumière du pays, selon laquelle la terre ne pouvait être acquise pour toujours. Alors il fallait, d’une certaine manière, contourner cette loi, pour être agréable à Abraham, «un grand prince» (nessi Elohim); cela explique pourquoi tout au long de la tractation, il est plutôt question de «don» que d’achat et de vente (sauf à la fin, en guise de conclusion du marché.) Et même ce «don» devait être entériné et approuvé par «le peuple de la terre», vraisemblablement une assemblée de notables. Il s’agit donc d’une procédure juridique assez exceptionnelle, d’une vente sous forme de cession.
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